C’est la grande tendance sur les réseaux sociaux en ce moment et principalement sur TikTok, vous ne pouvez plus faire défiler les lives sans tomber sur un détenu en prison.
Ce qui est perturbant, c’est que ce sont les plus intéressants. Les plus dynamiques et ceux qui donnent le plus d’attention à leur audimat.
Les lives TikTok de l’équipe de nuit se divisent généralement en deux catégories : ceux qui viennent faire leur thérapie et ceux qui donnent de l’attention aux autres. On a aussi la catégorie des scientifiques qui animent des débats éternels en tournant autour du pot, mais je laisserai de côté cette espèce d’ovni en dérive spatiale orbitant pour l’argent.
-Et oui, les lives rapportent!
Dans ceux qui viennent faire leur thérapie, on a des gens perdus, esseulés, surmaquillés, histrioniques en galère. Les histrioniques en galère se remarquent souvent par leur habilité et entrain à ouvrir plein de sujets avec complaisance et joie, mais de n’en approfondir aucun.
Et dans l’autre catégorie, on a ceux qui ont un peu de l’attention à donner à tout le monde. Les nénuphars voguant au gré des flots de personnes défilant. Ouverts à tout les sujets, offrant une compagnie à l’écoute et plaisante, on peut fréquemment y retrouver un nouveau type de personne : les détenus de prisons.
Impossible à éviter tellement ils sont légion. Vous aurez beau slider, essayer de passer au suivant, vous découvrirez une nouvelle ambiance glauque et un animateur aux airs de scientifique fou apparaissant soudainement.
Décoiffés, dialectes aux accents de blédards, déprime latente ou refoulée, ceux-ci sont pleins de vie et donnent de la joie. Ils animent, jouent les psychologues depuis leur chambre. Refoulant maussadement leur détracteurs jaloux, ils ont une énergie surprenante. Certains font valoir leurs exploits. Certains parlent de leur routine quotidienne… D’autres apprécient d’être interviewés par leur public comme des attractions de zoo.
Ce qui est notable, c’est que peu importe ce qui défile, ils conservent une résistance à endurer les questions envahissantes avec une endurance hors du commun, tout en répandant une chouette énergie. Quel paradoxe face aux live des dépressifs-stars de TikTok. Ils sont la résistance qui fournit l’énergie!
Certains utilisent aussi Snapchat pour crier leur rage sur le système trop discriminatoire. Face à l’intolérance dans les procédures. On découvre des harpies beuglant sur leurs barreaux. Difficile d’imaginer une réintégration sociale pour certains… Il devient d’ailleurs fort difficile de discerner hôpital psychiatrique et prison.
Et la Bastille?
Vous aviez cru que la prison était la Bastille ? Ou les détenus pleurent de tout leur soûl leur regret pour leur crime? Qu’ils sont entravés aux murs attendant de recevoir leur sévice corporel tant qu’ils n’ont pas fait amende honorable.
Attention, si vous le souhaitez, c’est que vous pouvez avoir une tendance au sadomasochisme envers les autres…
La prison n’est pas la Bastille. Il n’y a pas de sévices & ce n’est pas tout gris. Ils ne mangent pas tous ensemble dans des gamelles sur le sol à 40 & les rats ne passent pas ne font pas leur footing dans leurs jambes. Des dispositions bien organisées sont mises en place pour éviter les cafards et la prolifération des vermines.
La prison, ce sont des espèces de bureaux en batterie ou les détenus y sont confinés le temps de leur détention.
Une question qui en rend certains blêmes. Un téléphone en cellule ? Et puis quoi encore? Un jaccuzi et la Playstation 5? Le téléphone en cellule est une possibilité qui continue de faire couler beaucoup d’encre. En France & en Belgique, énormément de détenus ont le téléphone en cellule. Cela dépend d’une prison à l’autre.
La France semble être plus libertine à cette possibilité. Et fort probablement pour les crimes à faible temps d’incarcération. Il faut se dire qu’incarcérer quelqu’un au Moyen Âge, puis le ressortir, sans aucun accès à la culture et à l’extérieur, ça ne paraît pas toujours être une bonne solution.
Si vous mettez quelqu’un au frigo, s’il survit, il en ressortira un zombie.
Est-ce que c’est vraiment ce qu’on veut à sa sortie ? Un zombie ?
Les détenus ressortent-ils réellement plus gentils/épanouis ? La torture psychologique amenée par l’isolement a-t-elle porté ses fruits ? Ou est-ce que ça a simplement été une anesthésie temporelle ?
Beaucoup souhaitent que l’anesthésie temporelle apportée par la prison porte ses fruits. D’autres souhaitent que ça soit un camp de torture qui inflige des sévices à l’âme pour la reformater.
Attention à ce que vous souhaitez… Redresser un esprit, c’est un peu comme cuisiner du fugu. Si vous n’avez pas l’expérience, ça fait tout l’effet contraire et vous en crevez !